SEMAINE DE LA SANTÉ MENTALE ET SENSIBILISATION

L'outil d'intervention AÉRER : l'approche concrète

Face à cette réalité, il est essentiel de donner des outils. C'est pourquoi nous avons introduit la méthode AÉRER, un acronyme simple d'intervention inspiré du secourisme en santé mentale.

• A comme Approcher : Rompre l'isolement en allant vers l'autre.

• É comme Écouter : Offrir une présence et une oreille sans jugement.

• R comme Rassurer : Affirmer que les problèmes ont des solutions et que l'aide existe.

• E comme Encourager : Pousser doucement vers une ressource professionnelle (adulte, psy, 3114).

• R comme Recontacter : Assurer un suivi pour ne pas laisser la personne seule.

Cette méthode permet d'offrir un soutien concret sans endosser un rôle de thérapeute.

En tant qu'Educatrice Spécialisée, le message était important et aujourd'hui j'ai à coeur de le partager.

👀 Pour les Adolescents (14-16 ans) : « On est plus courageux que faible. »

J'aime le répéter : ce n'est pas parce que vous galérez que vous êtes faibles. La pression à l'adolescence est réelle (les réseaux, les études, l'impression qu'il faut être parfait), et se sentir différent ou en difficulté fait partie de l'expérience humaine. Quand on garde tout à l'intérieur, ça fait boule de neige : l'anxiété monte, la colère peut exploser, et parfois, cette violence non traitée se retourne contre vous ou, dans les cas extrêmes dont on entend malheureusement de plus eb plus parler aux infos, contre les autres. C'est l'histoire de la cocotte-minute : pour éviter d'exploser, la vapeur doit sortir !

🤝 Ce qu'il faut comprendre, c'est que demander de l'aide n'est pas un aveu de faiblesse, c'est un acte de courage et de lucidité.

❓Une question qui revient souvent en consultation : "Comment je fais pour m'en sortir quand j'ai l'impression que personne ne comprend ?"

Et bien sois conscient.e que tu n'as pas besoin de régler tout d'un coup ! Commence par 10 minutes par jour où tu fais (par exemple) zéro écran (marche, dessine, respire), prends du temps pour toi, pour faire ce qui t'apaise. Si tu ne peux pas parler à un adulte, écris. Mets sur papier la chose qui te pèse le plus. Ça ne règle pas le problème, mais ça le sort de ta tête, et ça, c'est déjà une victoire énorme pour ton équilibre.

👀 Pour les Parents et Éducateurs : « Regarder les actes, pas juste les mots. »

Ce que certains jeunes que j'accompagne peuvent exprimer est universel : ils vivent la santé mentale comme un "combat quotidien" souvent invisible, et ils ont peur de nous décevoir, (nous les adultes, parents, profs ou amis) en montrant leurs failles.

Notre rôle n'est pas de juger, mais de créer une zone de sécurité pour qu'ils puissent lâcher leur carapace.

Il faut bien entendu être lucide sur les conséquences graves du non-traitement. Quand un trouble psychologique (dépression, anxiété profonde) n'est pas abordé, voire même nié, il peut générer une détresse si intense qu'elle se manifeste parfois par des comportements violents (agressions verbales ou physiques, mutilations etc). Ces passages à l'acte sont souvent des appels à l'aide désespérés, car le jeune ne trouve plus d'autre moyen de sortir sa souffrance.

❓La question de presque tous les parents d'adolescents que je rencontre : "Comment je peux savoir si mon ado va vraiment mal s'il me dit "ça va" ?"

Ne vous fiez pas seulement au "ça va". Regardez les changements de comportement. Un ado qui dort trop/pas assez, qui se coupe de ses amis, qui change brutalement d'attitude, de notes, ou qui devient irritable pour un rien, ces changements répétés et amplifiés, ce sont des signaux d'alarme. Pour intervenir, vous pouvez proposer un moment ensemble sans pression (faire la vaisselle ensemble, une course rapide en voiture) un moment où vous n'avez pas besoin de ce contact visuel "yeux dans les yeux" qui peut être si gênant.

Et surtout, rappelez-vous que l'aide extérieure (psychologue, pédopsychiatre, éducateurs ) est un soutien, et non un échec parental.